Pour ma part j'étais côté plastron avec le 4x4.
Tout ca pour dire qu'on peut faire de l'airsoft et du milsim de plusieurs manières, et que tout est possible avec un peu (beaucoup) de travail.
Je copie/colle un feedback d'un des binomes snipers :
Feedback David & Belette
Jeudi 1 novembre
16h00
L’arrivée sur le parking de Puivert nous permet de revoir les têtes connues, Mossy, Mino, Alumyx, Fred, Grosquick, Safari, Renan, Oliva, Sébastos, Bouchbi, bref tout le gratin est là et nous serons les vétérans de l’étape.
Nom de baptême Charlie
19h00
Largués au nord des Tougnets nous nous engageons sur la route pour contourner le massif du col de La peyrouse. Arrivés à La bouiche nous piquons plein est vers le gîte étape et au delà la côte 629 où nous trouvons notre contact transis par la pluie. Il nous indique notre prochain objectif. La camionnette contenant notre équipement se trouvera à la Baraque, à côté de Camp Ferrier, de 22h00 à 23h00 . C’est un peu juste et je prends un azimuth plein sud dans la verte. Passée la ligne de crête nous redescendons puis coupons à travers champs vers le point, la pluie continue de tomber.
22h30
La voix chaleureuse de Safari nous accueille à l’arrière du fourgon. Le binôme Hector est arrivé depuis quelques minutes. Nous profitons de changes secs (Sébastos, quelle bonne idée cette séquence en civil ! ) Petit à petit d’autres binômes arrivent mais tout le monde n’est pas là.
23h00
Nous repartons en direction de camp Bonnaure où un nouveau contact nous attend entre minuit et 2 heures. Nous utilisons l’épais brouillard qui s’est installé pour nous camouffler. A travers les champs nous contournons camp Gast par l’ouest et marquons un temps d’arrêt au pied d’une remorque métallique en bord de laroute à moins de deux cents mètres du village.
BLIM BLAM
Nous sommes accrochés, David riposte et élimine un adversaire mais une deuxième patrouille venue du sud me neutralise.
La mort dans l’âme nous donnons un jeton et attendons une demi heure.
Vendredi 2 novembre
00h50
Pénétrant dans camp Bonnaure nous trouvons Sébastos. Apparemment nous sommes les premiers.
Prochain objectif : récupérer une enveloppe portant la lettre C et se trouvant …. à la cabanne forestière du col de Pradel entre 8h00 et 11h00.
Voilà on y est c’est le moment où ça va tirer sur les jambes : un peu moins de 500 m de dénivellé et environ 11 km à parcourir.
Nous attendons le départ des patrouilles et profitons d’une petite heure de repos au sommet de mottes de foin dans le fond d’un hangar. Petit à petit d’autres équipes arrivent. J’entrevoie Mossy et Denis qui décident de repartir aussitôt.
02h00
Je réveille David, je connais la limite de nos capacités et surtout la cruelle absence d’entrainement. L’épreuve physique c’est maintenant et vu l’importance de l’adversaire je veux arriver sur zone avant 7h00.
Nous progresserons uniquement sur les chemins et par le nord :
Camp Serdou, camp Sylvestre puis on attaque la montée par le lac de Tury.
La nuit est claire et calme seules les pistes boueuses sont un enfer.
06h45
La maison forestière est en vue, pas de véhicules ni de lumière. Nous la contournons à couvert par l’ouest. Le jour va se lever, rien ne bouge.
07h50
Une voiture blanche arrive, le conducteur rentre quelques minutes puis repart.
Deuxième véhicule, cette fois un land rover clair vient se garer devant l’entrée de la cabane. Les personnels descendent, discutent boivent un verre.
Nous comptons 4 personnels, non 6, deux autres viennent de sortir de la cabane.
8h15
Le land reprends la route du sud tandis qu’une patrouille emprunte à pieds la piste vers l’est. Je cours vers la cabane, glock23 à la main. Sur la table découpée dans un billot massif se trouvent les enveloppes. Toutes les lettres sont encore là. Charlie dans ma poche je ressors et rejoins David posté en lisière.
Le prochain contact est un aubergiste interrogé par l’ennemi au PC du maquis et que nous devons libérer entre 15h00 et 18h00.
Autour de nous les allez et venus de véhicules s’accélèrent, le dispositif est en train de se mettre en place et il faut vite en sortir.
Encore un azimuth brutal pour finalement arriver sur une crête. Le paysage est magnifique, le soleil levant permet à la vue d’atteindre le massif des Soulasses plus au sud.
Direction plein est par les chemins puis la route jusqu’au lieu de l’interrogatoire.
11h30
Reconnaissance du PC du maquis. Personne.
Nous n’avons pas dormi depuis plus de 24h00 et avons marché plus de 12h00. La fatigue est déjà très pesante. Nous décidons de dormir quelques heures.
14h00
Après avoir laissé les sacs, trop prêts et mal camoufflés, nous nous mettons en place de part et d’autres de la cabane sur le côté nord.
14h45
Les premières patrouilles arrivent. A gauche de ma position une équipe située en contrebas remonte dans ma direction, fouillant chaque buisson allant même jusqu’à soulever des troncs gisant au sol. J’attends, le groupe ne change pas de direction et se rapproche dangereusement jusqu’ à une vingtaine de mètres. Je décide de décrocher dans la direction opposée à celle de David. Les billes fusent et accompagnent ma course dans la forte pente située au nord. Par une rocade je reviens à proximité de la cabane et me planque sous un tronc. Derrière la cabane des voix rocailleuses se font entendre :
« espèce de sale capitaliste, tu vas nous dire ce que tu sais … »
Tout à coup des tirs partent je reconnais le bruit des rafales serrées du M4 de David. Je fonce vers la cabane et découvre l’aubergiste (Sébastos toujours lui) agenouillé les mains liées interrogés par deux gaillards. Ma première bille atteint le plus proche (Mino) le second (Groquick) sera traité par une rafale de glock.
Pendant ce temps David fini d ‘éliminer une patrouille et me rejoint pour exfiltrer l’aubergiste qui nous indique les coordonnées du café où notre cible prend habituellement son café entre 8h00 et 8h03 ainsi que le point d’exfiltration final, Camp Bonnaure.
Nous avons à peine le temps de recueillir ces informations qu’une nouvelle patrouille se pointe. Quel pétrain. Laissant l’aubergiste à son triste sort nous déballons la pente vers le nord.
50 m plus bas nouveau contact avec un personnel isolé, nous le fixons puis le contournons pour récupérer nos sacs. Arrivé sur place je comprends mon erreur, les sacs ont disparu. Marquant le coup j’aperçois quatre types qui progresse dans notre direction. Ils portent des bonnets polaires, ce sont les types du land rover. Ils forment une ligne, le premier qui me voit se poste et rend compte aux autres. Bon réflexe c’est du sérieux, nos décrochons dans la direction opposée, redéballons la pente. Sérieux effectivement ces types nous talonnent et vont nous rattraper.
40 mètres en contrebas je repère un petit massif de fougères et de jeunes sapins, nous nous y glissons et restons plaqués au sol, le souffle court après cet enchainement infernal.
Méthodique la patrouille arrive en ligne et arpente le terrain. Elle s’approche , 10, 5, 4, 3 mètres… et passe de part et d’autres de notre position en direction de l’ouest.
oufffffffffffffffffffffffffffffffffffffff
15h30
Malgré l’humidité nous ne bougerons pas d’un centimètre jusqu’à 17h45, il y a peu être une chance que nos sacs soient restés au PC. Pendant ces longues heures encore deux patrouilles nous frôleront. Il faut croire que la position était bonne. Transis de froid et claquant des dents j’en profite pour rentrer les coordonnées du café où nous devrons éliminer la cible demain matin.
Deuxième erreur, celle ci sera fatale, car le froid et la fatigue sont bien mauvaises conseillères.
18h00
Calme plat, plus un bruit, nous nous approchons et croisons Bouchbi et Fred qui descendent vers la vallée. Au PC nous retrouverons nos sacs et décidons d’emprunter le sentier cathare jusqu’à camp Bonnaure qui sera notre base d’assaut demain matin.
La promenade doit être magnifique dans la journée mais la nuit ça relève par moment du parcours du combattant. Avec la fatigue nous avançons très lentement. Une petite halte en bas du dénivelle pour recompléter en eau.
23h00
Arrivés à camp Bonnaure nous retrouvons notre grange et sa paille sèche. Premier repas chaud puis au lit dans les duvets chauds et secs., enfin …
Samedi 3 novembre
05h00
Levé matinal et douloureux pour les jambes.
Nouvelle erreur, je ne vérifie pas les coordonnées du point et nous prenons la route confiants, trop confiants.
Nous montons par le chemin à l’est de camp Bonnaure jusqu’à la cote 617 puis restant sur la même courbe de niveau au nord de la borne 675.
07h00
La zone est très pentue et boisée, cela paraît très improbable. Je vérifie les coordonnées mais à partir des coordonnées que j’avais rentrées et non à partir de mes notes écrites, ce sera ma dernière erreur. Nous nous trouvons en fait 1000 m au nord de l’objectif.
Un peu « déboussolés » nous reconsidérons les éléments. La cible se tiendra dans un café donc une construction existante ou provisoire, il ne peut y avoir de doute là dessus, en revanche une erreur voir une imprécision (souvenir du Cheyenne Tactical évent) de coordonnées est possible. Je réouvre la carte et cherche la bâtisse la plus proche : c’est la métairie de Roussel 400m au sud ouest, au beau milieu d’un champ entouré de bois. C’est peut être là. Dans le doute nous nous accrochons à cet espoir et fonçons.
07h50
Sur place la disposition est assez idéale en effet mais il n’y a personne. Nous attendons.
8h01
Dépité je tire une bille sur un bidon placé à une quarantaine de mètres. C’est fini nous avons échoué et décidons de rejoindre le point d’extraction sans se faire prendre, ce sera au moins ça.
Sur le trajet vers camp Bonnaure la déception laisse place malgré tout à la satisfaction, la satisfaction d’être allé au bout de ces trois jours extraordinaires.
Ce n’est que dans le dépassement de soi que l’on se découvre et cette leçon vaut bien une seconde place sans doute …
Bonne lecture et bonne reflexion
)
